Les plantes & arbres toxiques pour les équidés

12 mars 2024

Nos chevaux, ânes, poneys, vivent dans un monde où la végétation abonde. Cependant, dans leurs prés, en balade ou en lisière de paddock se cachent des dangers souvent méconnus, comme des plantes et arbres toxiques pouvant compromettre la santé et le bien-être de nos équidés.
Il est crucial pour les propriétaires et les cavaliers en général de connaître les spécificités végétales potentiellement mortelles. Dans cet article, nous décrirons les diverses plantes et arbres toxiques qui peuvent représenter une menace, en décrivant les signes d’intoxication, les risques associés et les mesures préventives indispensables pour préserver leur santé.

Les plantes et arbres toxiques

Les plantes toxiques principales

La liste non exhaustive des plantes toxiques suivantes sont les plus fréquemment trouvées et sont toutes mortelles. Elles doivent être éliminées des prés, paddocks et de leurs abords.

L’if commun : l’if fait souvent la taille d’un arbuste. Ses aiguilles et graines sont hautement toxiques pour les équidés entre autres. Les taxines présentes dans l’if sont cardiotoxiques (substances chimiques qui sont toxiques pour le cœur, provoquant des altérations musculaires ou un dysfonctionnement cardiaque) et causent des arythmies (anomalie qui affecte la fréquence cardiaque normale) fortes en cas d’ingestion.

Le séneçon de jacob : cette plante contient des toxines qui ne sont pas éliminées par le foie du cheval et l’empoisonne. La dose mortelle de séneçon de Jacob correspond à 3 à 5 % du poids du cheval, soit 15kg pour un équidé de 500 kilos.

La digitale pourpre : les intoxications par cette plante sont généralement causées par des foins en contenant. Le toxique de cette plante crée une paralysie respiratoire chez le cheval, entraînant la mort.

La porcelle enracinée : elle peut être confondue avec le pissenlit ce qui porte le cheval à confusion. Leur rosette de feuilles ont des lobes arrondis et poilues (petits poils blancs), ce qui les différencie des pissenlits. Si un équidé en mange, cela va déclencher l’apparition du syndrome de Harper (hyperflexion involontaire d’un, ou des deux, postérieur).
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Les plantes fortement toxiques pour les chevaux

Elles ne sont pas facilement trouvables mais doivent être éliminées des prés, paddocks et de leurs abords. Si elles sont présentes dans le foin, il faut les repérer, écarter les ballots concernés, vérifier qu’il n’ait été donné à aucun autre cheval et prévenir le fournisseur. Si un cheval en ingère, même une petite quantité, l’appel au vétérinaire doit être effectué en toute urgence.

  • Coquelicot : excitation, nervosité, troubles respiratoires, crampes, coliques, gastroentérite aiguë.
  • Lin : colique, convulsions, ataxie, troubles de la motricité, décès.
  • Grande fougère : ataxie, excitation, décès.
  • Colchique : avortement des juments pleines, troubles digestifs, paralysie des voies respiratoire.

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Nous vous conseillons d’identifier toutes ces plantes visuellement afin de les reconnaître au mieux et de prévenir tout empoisonnement de vos équidés.

D’autres exemples de plantes à connaître

Pour vous aider à mieux prévenir les empoisonnements, voici une liste non exhaustive des autres plantes à éviter ainsi que les symptômes qu’elles engendrent en cas d’ingestion.
Les plantes faiblement toxiques pour les chevaux : Elles vont provoquer des symptômes chez le cheval, sans aller jusqu’à l’urgence, en raison de leur faible toxicité.

  • Tanaisie commune : phases de méchanceté.
  • Nielle des blés : gastroentérite aiguë.
  • Trèfle : colique, fourbure, trifoliose (Intoxication alimentaire provoquée par l’abus du trèfle chez les herbivores).
  • Cytise : troubles de la motricité.
  • Faines de hêtre : colique.

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Les arbres toxiques

En balade ou même au pré, nos chevaux peuvent s’aventurer à goûter des branches d’arbres qui dépassent. Attention néanmoins à ne pas les laisser manger n’importe quoi. La liste non exhaustive ci-après vous présente les principaux arbres toxiques pour eux.

L’érable sycomore : l’ingestion de ses fruits et de ses jeunes pousses est à l’origine de maladies graves pour les équidés. Elles peuvent affecter les voies respiratoires, le myocarde ou les muscles posturaux. L’issue d’une telle ingestion est souvent mortelle. On voit apparaître une augmentation des intoxications au printemps avec les jeunes pousses et à l’automne avec la chute des fruits. Le risque étant très important, l’abattage de ces plantes dans les zones fréquentées par le cheval est recommandé.

Le robinier faux acacia : lorsqu’il fleurit, on observe des grappes de fleurs blanches très parfumées. L’écorce est très toxique et sa consommation peut entraîner de nombreux symptômes graves chez le cheval : troubles digestifs, cheval prostré, mydriase (dilatation de la pupille), troubles cardio-respiratoires (Tachypnée et tachycardie) et une forte hyperthermie. Attention aux chevaux qui grignotent les piquets en bois, certains sont faits en bois de robinier !

Le laurier rose : arbre fréquemment retrouvé dans le Sud de la France, il est facilement reconnaissable lorsqu’il est en fleur. Cet arbre est hautement toxique puisqu’il provoque le décès du cheval par arrêt cardiaque, même à très faible dose : la dose mortelle est de 0,005% du poids du cheval, soit 25g pour un cheval de 500kg.
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Que faire en cas d’ingestion

Reconnaître et réagir

Si vous pensez que votre cheval a absorbé des plantes toxiques, essayez de trouver son nom sur internet. Si vous ne la connaissez pas, conservez un échantillon à emporter à votre vétérinaire dans les plus brefs délais. Au moindre doute, contactez votre vétérinaire.
La digestion des chevaux peut être longue, les effets secondaires ou symptômes d’intoxication peuvent donc être longs à se manifester. Dans l’attente, vérifiez le pouls, la respiration et la température de votre cheval très régulièrement et suivez les conseils de votre vétérinaire. Il pourra estimer s’il est nécessaire de se déplacer pour soigner votre équidé.
La situation devient urgente si vous observez au moins un des symptômes suivants :

  • salivation excessive
  • sécheresse des muqueuses
  • inflammation de la peau (dermatite)
  • dilatation des pupilles (mydriase)
  • tremblements

Il est important de rappeler que la plupart de ces symptômes ne sont pas spécifiques aux intoxications et peuvent survenir pour d’autres raisons. Il est donc important de le signaler rapidement à votre vétérinaire quelque soit la cause.

Prévenir les intoxications

Voici quelques conseils pour éviter au mieux les intoxications :

  • Si votre cheval est au pré en permanence, effectuez un diagnostic des espèces s’y trouvant à chaque début de saison et à chaque grosse tempête.
  • Broyez les bords de pré et de paddock.
  • Traquez les toxiques et les mettre hors de portée dans le temps. Par exemple, il convient de changer les chevaux de pré avant l’automne si ce dernier est entouré de chênes.
  • Certaines plantes restent toxiques après leur fauche. Il faut donc se renseigner sur le caractère toxique de ces dernières afin de savoir s’il faut les éliminer complètement ou non.

Cet article ne recense pas toutes les plantes et arbres toxiques. Pour vous informer au mieux, une application smartphone a été créée par le Haras national suisse Agroscope. Baptisée Toxiplant, cette application, recense les soixante-dix plantes les plus nocives pour vos chevaux. Elle propose des images des végétaux toxiques, les symptômes caractéristiques d’un empoisonnement, ainsi que les premiers soins indispensables.