Aujourd’hui, nous laissons la parole à une femme, une athlète, une cavalière, une passionnée, une acharnée.
Notre nouvelle ambassadrice, Olivia Minicucci, nous parle d’accomplissement, d’ambition et des vertus du sport à travers un article motivant qui reflète parfaitement l’enthousiasme, le dynamisme et la joie de vivre de la jeune canadienne.
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Au collège, j’ai décidé de faire un essai dans l’équipe de football des garçons. Le premier jour d’entraînement, je me suis ruée sur le terrain avec mon équipement surdimensionné, tout ça pour être entourée d’une dizaine de garçons de ma classe. Comme j’étais la seule à avoir un équipement mal adapté et une queue de cheval à l’arrière du casque, je n’étais apparemment pas à ma place. A vrai dire, beaucoup de mes coéquipiers, de mes adversaires et des parents étaient d’avis que je n’avais rien à faire sur le terrain. Mais, ce que je croyais être des préoccupations s’apparentait finalement plus à de la désapprobation. Une fille qui joue dans l’équipe de football des garçons ? Ugh. Bien que ma révolte pour faire partie de l’équipe des garçons n’était pas sans précédent, elle était loin d’être appréciée. Pendant toute la saison, on m’a surnommée “la fille qui joue”.
Mais, est ce que cette étiquette était différente de tous les autres sports que j’ai pratiqués ? J’ai été : footballeuse, basketteuse, coureuse, et haltérophile. En réalité, j’ai toujours été reconnue comme une athlète féminine. Une distinction qui se faisait nettement remarquer par mes minuscules uniformes. Mais le monde équestre a fini par m’enlever cette étiquette. Pour la première fois, je ne suis plus qu’une athlète.
Pour une fois, mes compétences et mes aptitudes ne sont pas automatiquement considérées comme inférieures à celles des athlètes masculins. Pour une fois, nous ne sommes pas divisés en raison de différences physiologiques. Pour une fois, je ne suis pas minée pour avoir essayé de participer à un sport qui est “trop dangereux pour les filles”. Pour une fois, je suis un égal.
En tant que seul sport mixte aux Jeux Olympiques, l’équitation repousse les limites dans le monde de la compétition. C’est un sport qui requiert la grâce d’une ballerine, mais aussi la force d’un joueur de football. Pour être cavalier, il faut du travail, de la détermination, de la persévérance et du cran, qui ne varient pas en fonction du sexe. Je suis fier de faire partie de la communauté équestre, qui reconnaît que le talent va au-delà des paramètres biologiques.
En faisant ma reconnaissance, avec mes homologues masculins et féminins, je pense à ma stratégie à venir. Serrer les courbes, enlever des foulées, galoper. Les possibilités sont infinies. Ce n’est pas le genre qui détermine le succès. Ce sont les efforts, les réflexes et la communication en une fraction de seconde avec votre cheval qui font la différence entre gagner et perdre. Et, pour une fois, je porte une tenue qui n’est pas propre à mon genre, mais plutôt conçue pour le sport.
Depuis que je suis dans le monde du cheval, je ne m’efforce plus d’être la meilleure athlète féminine. Je ne suis qu’une athlète. Tout simplement.
Olivia MINICUCCI
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