Excursion en Patagonie – Histoire de Pilot

5 janvier 2018

L’été dernier, nous avons fait la connaissance de deux graphistes ‘freelance’ originaires de Paris… Rien d’original jusqu’ici mais si on vous dit que Morgane et Noé se trouvent actuellement au fin fond de la Patagonie avec pour seuls compagnons des chevaux et leur chienne métropolitaine, cela devrait éveiller votre curiosité de Pilot ; comment sont-ils passés d’un quotidien Parisien à celui de Gaucho en herbe ? En quoi consiste cet épique périple équestre, et qu’ont-ils traversé à mi-parcours ?

Cet article sous forme d’interview est le premier d’une trilogie qui se terminera… En même temps que leur voyage – au mois de février !

Qui ? Pourquoi ? Comment ?

Morgane et Noé sont deux Parisiens de naissance. Ils se rencontrent pendant leurs études de graphisme. Morgane, issue d’une famille de cavaliers, fait découvrir notre sport à Noé, une idée derrière la tête… Toute petite, elle parcourait déjà la France à cheval avec ses parents et rêve d’aller plus loin. De son côté, Noé voyage depuis très jeune. Vous les voyez venir ? Partir ensemble à cheval, voilà l’objectif que se fixent nos deux protagonistes dès leur entrée dans la vie active. 2 ans et quelques économies de côté plus tard, ils s’envolent pour Bariloche avec leur chienne Lucha. Au fait pourquoi la Patagonie ? Et comment s’y sont-ils préparé ?

“Nous pensions à 2 destinations : les pays du cheval, l’Argentine ou la Mongolie. Mais Noé avait déjà fait un voyage en Mongolie et nous parlions déjà un petit peu espagnol. Nous nous sommes tout d’abord renseigné sur les voyages similaires au nôtre. Nous avons rencontré plusieurs personnes afin d’avoir un premier ressenti. Nous avons bien sûr acheté la bible du voyage à cheval, le livre d’Emile Brager qui nous a énormément aidé. Nous avons cherché des sponsors pour nous aider matériellement et nous avons étalé nos dépenses sur les deux ans de préparation. Pour nous préparer physiquement, nous avons fait beaucoup de randonnées avec nos chevaux en Bretagne. A Paris nous courrons plusieurs fois par semaine. Nous décidons d’emmener notre chienne que nous avons éduquée pour travailler avec les animaux.

excursion horse pilot patagonie

Les jours précédant le départ nous n’avons pas eu le temps d’être trop stressé car nous avons eu énormément de choses à faire. Le jour même nous avons eu un peu d’anxiété pour notre chienne Lucha qui prenait l’avion pour la première fois. Nous étions un peu stressés pour nos bagages car nous avions beaucoup de matériel mais tout s’est bien passé, nous avons récupéré tous nos bagages sans problème. Arrivé à Bariloche (ville de départ de notre voyage) nous avons eu la chance d’être aidé par une amie que nous ne connaissions que virtuellement car elle fait le même voyage que nous (@Stevieanna). Elle est en ce moment même à 10 jours devant nous, nous espérons nous retrouver avant la fin du voyage pour chevaucher quelques jours ensemble !”

Un voyage prévu… Imprévisible ! Quand la météo s’en mêle.

Tout ce que nous avions prévu a valsé en éclat assez vite !!! Les distances ne sont pas les mêmes et les conditions climatiques très dures. Nous sommes dans la cordillère des Andes, et elle nous le fait bien savoir !! Nous avons commencé notre voyage fin octobre pour avancer dans l’été mais il s’est avéré que l’hiver a été le plus dure depuis 10 ans et il ne voulait pas partir !! Nous avons dû revoir notre trajet de départ dès les premiers jours pour nous adapter au climat. Maintenant nous sommes plus préparé et prévoyons beaucoup mieux toute notre intendance, le seul paramètre imprévisible est le temps. Il y a tellement de vent que dans une même journée il peut y avoir du soleil, de la pluie, de la grêle et de la neige… Nous nous attendions aussi à trouver plus de sentiers fait pour les chevaux mais ici il n’y a pas beaucoup de chemin alternatif à la route de pierres. Nous ne pouvons pas couper à travers la montagne car il y a des clôtures absolument partout. Ainsi nous sommes contraints de suivre les routes mais c’est rassurant finalement.
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Vivre le meilleur et le pire

Ce qui nous rend les plus heureux est de connaître nos chevaux et d’avoir réussi à établir un lien de confiance. Nous connaissons maintenant leurs personnalités, et ils sont devenus des compagnons de voyage ; pas seulement un moyen de locomotion ! Nous sommes énormément à leur écoute. Ils passent absolument partout mais s’ils ne veulent pas passer c’est qu’il y a une bonne raison. C’est eux aussi qui nous préviennent si un animal vient à notre rencontre. Un vrai échange… C’est d’ailleurs ce qui fait que notre pire souvenir sera la perte du cheval que montait Noé : Marucho. Un jour nous avons retrouvé Marucho couché (nos chevaux n’hésitent pas à dormir couché). Ça ne nous a pas trop étonnés mais il a rechigné à se lever… Nous avons marché jusqu’au village suivant où nous avons consulté 3 vétérinaires différents, plusieurs fois. Nous avons parlé avec tout le village qui faisait 100 habitants, pour trouver des remèdes maison. Nous étions toute la journée avec Marucho, nous lui faisions des massages, des remèdes conseillés par les habitants, nous le réchauffions avec des couvertures mais rien n’y a fait, pas même les médicaments des vétérinaires. Au bout de 13 jours Marucho s’en est allé. Nous sommes restés très tristes mais nous avons décidé de continuer le voyage et aller jusqu’au bout. Il a fallu trouver un nouveau cheval et ç’à été une nouvelle épreuve. Malgré le faite que la Patagonie soit une patrie de cheval, il est extrêmement difficile de trouver un bon cheval. Nous avons vu 14 chevaux pour en trouver un en bonne santé (on nous a même proposé un cheval de 30 ans avec une plaie ouverte au passage de sangle débordant d’asticots !!). Nous avons finalement décidé d’avancer avec seulement 2 chevaux. L’un de nous deux marchant à pied en répartissant les affaires de Marucho sur les deux chevaux. Nous ne trouvions aucun cheval dans les environs. Au bout d’une centaines de kilomètres de marche à pied alternatives nous avons trouvé Boscavo, notre nouveau cheval, qui n’était pas vraiment débourré. Il acceptait la selle mais avait très peur de l’homme. Nous y avons été par petites étapes, progressivement et Boscavo a évolué très rapidement. En quelques jours Noé a pu trotter et galoper sans problème, lui prendre les pieds. Ça aussi, c’était un beau challenge. 
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Quand le doute prend le dessus

Pour ma part (Morgane) là où j’ai le plus douté a été lors de la première semaine où, en plus du fait de s’habituer au voyage et d’avoir beaucoup de réglages à faire du point de vue harnachement, nous avons eu des conditions climatiques qui m’ont fait craindre pour nos vies. Nous avons été pris dans une tempête de neige en pleine montagne à une semaine à cheval de la moindre âme qui vive. Nous avions sur nous nos 2 doudounes Horse Pilot (Softlight + Storm 2016, ndhp) qui nous tenaient chauds et notre manteau Element qui nous a permis de rester au sec. Ç’a été vital dans des conditions où le seul refuge est la tente, sans même possibilité de faire du feu à cause du célèbre vent Patagon. Ç’à été très très dure et j’ai voulu faire demi tour mais Noé a trouvé le courage et m’a motivée à continuer quitte à faire un détour d’une semaine pour éviter la montagne…

A la fin de leur première semaine de voyage, Morgane et Noé font une rencontre qui les marquera et leur donnera la force de continuer leur périple coûte que coûte. On vous la raconte au prochain épisode ! D’ici là, où que vous soyez… #BeAPilot !

 

Merci à Morgane et Noé pour leur confiance.
@gotopatagonia / Leur Facebook / Leur page internet