En plein doute à cause des conditions climatiques, Morgane et Noé rebondissent grâce à leur entraide mutuelle, mais également les rencontres faites en chemin. Ils les décrivent comme “fantastiques” et nous avons voulu en savoir plus…
“Les Patagons sont d’une bonté rare.
Ce sont des gens de chevaux pour la grande majorité et nous avons eu la chance de recevoir beaucoup d’aide car ils connaissent les conditions d’un voyage à cheval. Ils sont fiers que nous ayons choisi leur magnifique pays pour notre voyage. Si nous devions raconter l’une des plus belles rencontres humaines nous choisirions celle que l’on a eu avec Ariel…
C’était à la fin de la première semaine de voyage. Nous n’avions vu personne depuis 7 jours, nous avions essuyé des tempêtes de vent et de neige, nous ne pouvions pas faire de feu à cause du vent donc nous ne mangions pas grand chose, nous étions sales car nous n’avions pas eu le courage de nous laver dans les torrents de neige fondu… Nous sommes tombé sur un petit hameau avec des maisons en ruines et des déchets partout. De la fumée dans une partie intacte s’échappait d’une des maisons. Ariel, un gaucho de 27 ans est sorti avec ses 12 chiens et nous a proposé de se reposer chez lui. Un réel moment de bonheur de voir un visage humain souriant ! Il n’y avait ni eau courante ni électricité mais, pour nous, faire une toilette avec de l’eau qui chauffait sur le poêle et de manger des tortas fritas chaudes c’était le luxe extrême. Nous sommes restés deux jours et les au-revoirs ont été émouvants autant pour nous que pour Ariel qui peut rester plusieurs semaines sans croiser personnes.”
“De façon général nous essayons de vivre le moment présent car les moments de démotivation sont souvent condensés lors de courts moments dans la journée et le soir nous retrouvons le sourire avec les rencontres, les paysages, un bon pré pour les chevaux… Nous allons bientôt entrer dans la province de Santa Cruz, non-sans appréhension car, d’après les gens que nous avons croisés, les conditions météorologiques sont atroces. Nous avons déjà essuyé une journée avec des vents à une moyenne de 120km/h toute la journée, ça à été très difficile. Par moment nous avons dû nous coucher par terre pour ne pas tomber, les chevaux vacillaient ! Nous espérons que ce ne sera pas comme ça tous les jours !”
Combien de temps vous reste-t-il et quels sont les prochains objectifs ?
“Nous sommes presque à la moitié de notre voyage. Il nous reste environ 1 mois et demi voire 2 pour atteindre Calafate. Notre objectif est d’arriver à finir ce voyage en atteignant ce but mais sans oublier de profiter de l’environnement. Par exemple nous sommes en ce moment même dans une magnifique estancia et les gauchos nous ont proposés de nous montrer leurs métiers, plus qu’une expérience sportive, il est important de prendre le temps de découvrir les merveilleuses cultures de ce pays. Nous aimerions aussi prendre des cours de tressage de cuirs pour apprendre à faire les célèbres filets argentins ! Et bien sûr le plus gros objectif, après être arrivés, sera de trouver une très bonne maison pour nos chevaux. C’est quelque chose qui nous tient énormément à cœur car les méthodes gauchos sont assez rudes et nous souhaiterions trouver une personne de confiance où ils seront biens.
Pour le moment nous sommes retenus à Los Antiguos (fin janvier, ndhp) à cause de blessures à répétition sur nos chevaux… Nous nous sommes groupés avec Catherine, une Belge qui fait le même voyage que nous avec deux juments, du coup le risque de blessure des chevaux est plus important, mais plus gros encore, notre malchance ne nous lâche pas… Nous espérons arriver à El Calafate fin février, d’ici la nous n’aurons plus internet car les distances sont grandes et les zones dépeuplés, la partie la plus dure du voyage va commencer !!”
Pensez-vous déjà à l’après-voyage ? Le retour à Paris…
“Depuis le début du voyage j’écris chaque jour le récit de nos aventures, car je souhaite, en rentrant, en faire une bande dessinée (j’ai déjà quelques planches, ce ne sont que des “roughs” c’est-à-dire des esquisses pour l’instant – cf infra). Pour nous il était très important de savoir ce que nous allons faire après. Je ne voulais pas revenir complètement désœuvrée et frustrée par une vie parisienne après une telle aventure ! Pour ma part (Morgane) comme je l’ai mentionné juste avant je prépare une BD ou un roman graphique de notre aventure. Noé, qui travaille dans les effets spéciaux aimerait travailler à l’étranger : les opportunités y sont nombreuses. Côté équestre, nous rêvons de tester nos selles cangallas type chilenas sur nos chevaux en France ! Selon le lieu où aura lieu l’Equirando 2019 nous aimerions beaucoup y participer…”
Depuis fin-janvier, nous n’avons plus de nouvelles de Morgane et Noé. Ils se trouvent dans des contrées déconnectées du monde ! Retrouvez bientôt le dernier volet de l’aventure “Go to Patagonia”… Comme ils nous le disaient, il attendaient que tous leurs chevaux puissent reprendre la direction des sentiers Patagons. Le troisième et dernier épisode arrive prochainement sur horsepilot.com, d’ici-là n’hésitez pas à les suivre sur leur différents réseaux sociaux !