Amelia White, prête pour l’aventure des Jeux Paralympiques à Tokyo

5 août 2021 ,,

Des obstacles, à seulement 29 ans, Amelia WHITE en aura franchi de nombreux : à cheval tout d’abord, puisqu’elle était cavalière de dressage (CCE), puis dans la vie : en décrochant une sélection aux jeux paralympiques onze ans après un terrible accident de voiture, et deux longues années passées loin de ses proches.

Félicitations pour cette sélection ! Quel est ton état d’esprit depuis que ta participation aux jeux paralympiques de Tokyo est officielle ?

J’avais toujours cette petite voix dans ma tête qui me rappelait les JO de dressage pouvaient annulés, que je ne serais peut-être pas sélectionnée. Maintenant, je suis excitée et un peu nerveuse, mais dans le bon sens. Chaque jour mes sensations s’améliorent à l’entraînement et j’ai donc hâte d’être à Tokyo au Japon.

Que représente aussi cette sélection en termes d’engagement personnel, de contraintes, voire de sacrifices ?

C’est l’aboutissement d’un chemin très long et très difficile. Je suis australienne et je vis en Allemagne, où je m’entraîne avec Helen Langehanenberg. C’est une chance, mais je suis à 17 000 km de chez moi, de ma famille et de mon mari ! Ils me soutiennent mais je me sens un peu seule parfois. Je ne suis pas rentrée chez moi depuis plus d’un an.

Sur les réseaux sociaux, j’ai vu mes camarades de classe célébrer leurs diplômes d’avocats avec leurs casquettes, leurs robes et leurs familles. Le mien est simplement arrivé par la poste. C’est pourtant une chose énorme d’obtenir ce diplôme, d’être admise à la court suprême ! Oui, c’est beaucoup de sacrifices.

Tu as été victime d’un terrible accident de voiture. Aujourd’hui quelle est ta philosophie de vie ?

Je n’ai que 29 ans, mais après mon accident, j’ai réalisé que la vie est si courte et si fragile. Ne perdez pas de temps à rêver… Allez-y et faites de votre mieux pour y arriver !

Passer mon temps à me dire « pauvre de moi , si seulement ça n’avait pas eu lieu » ne changera rien. Je regarde donc seulement vers l’avenir et vers ce que je veux accomplir ; je veux être absolument sûr d’avoir tiré le meilleur parti de chaque situation, quelle qu’elle soit.

Mais je n’oublie pas ce qui m’est arrivé et tout ce que j’ai réalisé depuis. Il y a eu des moments où je ne pouvais pas monter à cheval, encore moins m’entraîner. Quand les choses sont difficiles, il est bénéfique de se rappeler que l’on revient de loin.

Ta jambe gauche reste très faible, qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi dans ta pratique du dressage ?

Les problèmes avec ma jambe gauche sont très frustrants. Il m’est difficile de faire les mouvements latéraux en général. J’ai trouvé une parade qui fonctionne bien avec Genius et je travaille dur tous les jours pour rendre la jambe plus forte et plus stable.

 

L’aventure aux jeux paralympiques de dressage, tu vas la vivre grâce et avec Genius donc, ton cheval KWPN de seulement 10 ans !

Oui il est jeune – l’un des plus jeunes chevaux à participer aux jeux paralympiques – mais nous grandissons ensemble et l’on s’entend à merveille. J’ai confiance en lui comme en mon meilleur ami. C’est notre premier championnat majeur, et j’espère que ce n’est que le début.

À Tokyo, ton score comptera pour le classement par équipe. est-ce un stress supplémentaire ?

Je le vois comme un défi passionnant. Je n’ai pas la chance de concourir pour une médaille olympique tous les jours, ce sera peut-être la seule fois de ma vie ! Alors nous allons faire de notre mieux ; L’ambition de l’équipe australienne est bien sûr de monter sur le podium aux JO.

Amélia, à Tokyo, quand t’autoriseras-tu à crier “victoire” ?

Quand je repense aux montagnes que j’ai dû gravir pour en arriver là ; chaque moment que je peux passer avec mon cheval, en selle, est un bonus. Alors Tokyo, c’est une chance, une opportunité incroyable. J’en suis très fière. Nous voulons tous une médaille aux jeux paralympiques, c’est sûr !

Mais notre victoire à Genius et moi c’est de pouvoir montrer au monde ce que nous sommes capables de faire.

 


Par Marine Costabadie